Comment fonctionnent les barrières horaires en trail ?

Depuis quelques années, le trail connaît un succès grandissant en France. Peut-être as-tu d'ailleurs toi-même prévu d'en courir un cette année ? Avant de choisir lequel, il est important que tu examines plusieurs points : la distance et le dénivelé, bien sûr, mais également les barrières horaires. Car en trail, ces dernières sont un élément très important. Mais qu'est-ce que sont les barrières horaires, exactement ? Comment sont-elles définies lors d'une course ? Comment tenter de les respecter au mieux ? Et que se passe-t-il en cas de dépassement de ces dernières ? On t'apporte quelques éclaircissements. 

Si tu as déjà participé à une course sur route type semi-marathon ou marathon, tu as peut-être déjà entendu parler des barrières horaires. Par exemple, lors de l'édition 2024 du semi-marathon de Lille, le règlement imposait aux coureurs de franchir le 15e kilomètre 1 heure et 47 minutes après le coup d'envoi de la course, et de boucler les 21,1 kilomètres totaux en moins de 2 heures et 30 minutes. Ce sont ces temps imposés à respecter que l'on appelle des barrières horaires. 

S'il n'en existe pas sur toutes les courses organisées sur route, en trail, elles sont présentes sur la très grande majorité des épreuves. Les barrières horaires constituent des points d'étapes (généralement matérialisés par les zones de ravitaillement) auxquels il faut arriver dans un temps imparti sous peine d'être disqualifié·e. 

Si les barrières horaires font peur à beaucoup de coureurs et de coureuses, elles sont pourtant essentielles.

Comme cela est parfois souligné (plus ou moins habilement), les trails ne sont pas des randonnées. S'ils ont lieu en pleine nature et sont propices à la contemplation, ils n'en demeurent pas moins des courses au cours desquelles l'objectif reste de franchir la ligne d'arrivée le plus rapidement possible (selon ta propre définition de la chose, tout en respectant ton corps et tes limites, bien évidemment).

Contrairement à ce que certain·es peuvent penser, en trail, les barrières horaires ne sont pas là pour brider ou pour brimer les coureurs et les coureuses les moins rapides le jour de la course. Elles sont plutôt mises en place pour des raisons de sécurité. 

Si un sportif ne parvient pas à rallier l'arrivée dans le temps imparti, peut-être est-ce parce qu'il n'était pas assez préparé pour cette échéance, ou que cette dernière n'était finalement pas la plus adaptée à son niveau de performance ou à son état de forme du jour. Les barrières horaires sont ainsi notamment mises en place pour que l'intégrité physique des coureurs ne soit pas endommagée et donc, entre autres, pour éviter les blessures ou un effort trop intense pour les corps parfois éprouvés. Elles permettent de s'assurer que chaque coureur est bel et bien prêt à accomplir un tel challenge, et ce, sans se mettre en danger. 🙏

Imposer un temps imparti lors d'une course, c'est également faire en sorte de prémunir les coureurs face à certains dangers extérieurs. La tombée de la nuit, une météo changeante, l'absence de bénévoles sur le parcours (qui ne peuvent rester indéfiniment), des routes qui ne sont plus bloquées à la circulation (puisque les arrêtés municipaux finissent bien par expirer), etc., sont autant de facteurs susceptibles de dégrader l'expérience d'un coureur et de nuire à sa sécurité.

Pour résumer, les barrières horaires permettent aux organisations sportives d'assurer à chaque participant·e un bon déroulé de son épreuve et une expérience vécue dans les meilleures conditions.

En trail, plusieurs facteurs sont pris en compte dans le calcul des barrières horaires. Les plus prédominants sont évidemment la distance ainsi que la difficulté/technicité du parcours, c'est-à-dire notamment le dénivelé et le type de terrain de ce dernier. Les temps de pause et d'arrêt aux points de ravitaillement sont aussi généralement pris en compte afin de ne pas imposer aux concurrent·es un rythme impossible à tenir sur un parcours déjà difficile. Enfin, les barrières horaires peuvent également être définies ou revues en fonction des conditions météorologiques le jour de la course : en cas de pluie (et donc de terrain glissant) ou de fortes chaleurs, elles peuvent ainsi être rallongées car l'effort fourni pour franchir la ligne d'arrivée promet d'être plus laborieux 🥵. Dans tous les cas, encore une fois, l'objectif premier demeure la sécurité des coureurs.

⚠️ Deux trails d'une même distance peuvent avoir des barrières horaires différentes. Avant de t'inscrire à une course, n'hésite pas à jeter un œil au règlement de celle-ci, tu y trouveras les barrières horaires auxquelles tu dois te référer.

Si pour certain·es les barrières horaires ne sont qu'un détail (en raison de leur endurance et de leur vitesse de croisière, de leur expérience en trail ou de la difficulté de l'épreuve qu'ils ou elles ne craignent pas d'appréhender), pour d'autres, elles peuvent constituer une difficulté à part entière. Si c'est ton cas, il ne faut pas hésiter à les considérer comme des repères et à définir ou ajuster ta vitesse en fonction d'elles. Il peut ainsi être intéressant pour toi d'étudier le parcours et le détail des barrières horaires en amont pour arriver fin prêt·e le jour J, mais aussi de baser une partie de ton entraînement sur ces dernières... Tu sais, histoire d'imprimer l'allure dans tes jambes et dans ta tête ! 

On tient aussi à te rappeler qu'il n'y a rien de grave ni de honteux à passer les barrières horaires de justesse lors d'un trail, ou de n'importe quelle autre course. L'important est que tu réalises une course maîtrisée du début à la fin (vitesse, ravitaillement, etc.), et que tu saches appliquer les enseignements tirés de chaque épreuve de manière à faire mieux la prochaine fois et à toujours être fier·ère de toi... quoi qu'il advienne !

💡 Le savais-tu ? Avec Campus Coach, tu peux également te préparer pour des trails ! Retrouve d'ailleurs le témoignage d'Estelle, qui s'est préparée avec Campus à un trail de 22 kilomètres en Guadeloupe.

Se faire arrêter pour dépassement des barrières horaires sur un trail arrive à des centaines de coureurs chaque année. Là encore, ce n'est pas grave : si cela t'arrive, pas de panique. Tu as le droit d'être déçu·e, certes, mais essaie de voir plus loin que ton ego : peut-être n'étais-tu pas au meilleur de ta forme ce jour-là, et c'est parfaitement ok. Même les athlètes les plus aguerris connaissent cela. C'est une leçon d'humilité délivrée par le sport que tu dois savoir accueillir... même si le moral en prend un coup, alors courage 💪 ! Et si le moment de l'annonce de la disqualification est toujours délicat à vivre, ne le considère pas comme une fatalité mais comme une étape dans ta carrière de coureur·euse. C'est une opportunité de persévérer dans l'entraînement pour revenir plus fort·e la fois prochaine.

💡 Que se passe-t-il en cas de disqualification ? Plusieurs options sont possibles en trail. Sur certaines courses, les coureurs sont redirigés vers un itinéraire de repli (et bien évidemment raccourci), afin de pouvoir malgré tout aller au bout de leur effort et franchir la ligne d'arrivée. Cela n'est cependant parfois pas possible. Dans d'autres cas, les coureurs sont véhiculés jusqu'au point d'arrivée et réconciliés par les bénévoles, toujours soucieux de leur bien-être.