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Pourquoi courons-nous après les endorphines ?

Nolwenn

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7 min de lecture

Sommaire

Endorphines : les “hormones du bonheur” ?

Point définition : qu’est-ce que l’endorphine, cette hormone du plaisir et du bien-être ? 

Anti-stress, relaxation… quels sont les effets des endorphines ? 

🧘 Un anti-stress naturel : apporter un shoot de bien-être à son cerveau grâce aux endorphines

🩹 Effets antalgiques : les endorphines comme anti-douleurs 

🥳 Un effet euphorisant particulièrement bénéfique pour la santé mentale

Course à pied et endorphines : le sport permet-il de sécréter l’hormone du plaisir ? 

Pourquoi dit-on que le running rend heureux(se) grâce aux hormones du plaisir ? 

Endorphines : peut-on réellement devenir dépendant(e)s à l’activité physique ? 

🔁 Circuit de récompense : un cercle vicieux qui mène vers une forme d’addiction 

🤯 Les effets délétères d’une dépendance psychologique aux endorphines 

🚨 Comment savoir si l’on va trop loin ? Les signaux d’alarme d’une dépendance à l'hormone du bonheur

Ah les endorphines… Le simple mot évoque souvent une sensation de bien-être, un apaisement et un état de relaxation. Pourtant, ces hormones sont régulièrement mises en relation directe avec la pratique de la course à pied et des sports d’endurance plus largement. Paradoxal non ?

On s’imagine en effet plus détendu(e) dans son canapé qu’en train de courir. Pourquoi pas en regardant un film sur la course à pied ? Mais alors, quels sont les liens réels entre les endorphines et le running ? Pourquoi court-on après les endorphines ? C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre aujourd’hui. 

Endorphines : les “hormones du bonheur” ?

Pour bien comprendre les liens entre la course à pied et les endorphines, il faut commencer par définir ce qu’est cette hormone tant plébiscitée. 

Point définition : qu’est-ce que l’endorphine, cette hormone du plaisir et du bien-être ? 

L’endorphine est une hormone sécrétée par ton cerveau, plus précisément par l’hypophyse et l'hypothalamus. Découvertes dans les années 1970, les endorphines sont considérées comme des opioïdes au même titre que la morphine ou l’opium. Le nom lui-même est une abréviation de “substance morphinique endogène”. Ainsi, elles ont des effets similaires à ceux de la morphine, mais sont directement produites par l’organisme. 

Surnommées “hormones du bonheur”, elles sont en partie responsables des sensations de plaisir et de bien-être que tu peux ressentir, notamment durant un effort. C’est ce qui leur donne cette bonne réputation. Pour connaître les autres hormones du plaisir, c'est par ici !

Concrètement, les endorphines se divisent en trois catégories : 

  • l’alpha-endorphine

  • la bêta-endorphine

  • la gamma-endorphine

Elles jouent un rôle assez similaire, avec toutefois quelques spécificités. La gamma-endorphine, qui a une action d’apaisement des comportements violents, ne va pas nous intéresser ici. Les deux autres peuvent en revanche se révéler intéressantes pour les coureur(se)s.

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Anti-stress, relaxation… quels sont les effets des endorphines ? 

Les endorphines possèdent de nombreux bienfaits. Elles sont ainsi de précieuses alliées dans la quête du bien-être. 

🧘 Un anti-stress naturel : apporter un shoot de bien-être à son cerveau grâce aux endorphines

Les endorphines, plus précisément l’alpha-endorphine, agissent comme un anxiolytique naturel. Au même titre que la morphine, elles atténuent, voire éteignent les sensations négatives liées au stress ou aux émotions excessives. 

Leur caractère endogène, autrement dit le fait qu’elles soient directement produites par l’organisme, renforce le fait que ces hormones sont de véritables alliées naturelles dans la lutte contre le stress et l’anxiété. 🧘‍♂️

Attention toutefois : si les endorphines sont effectivement très bénéfiques pour diminuer le stress et booster ton moral, elles ont des limites. On a pu lire ces dernières années que ces hormones permettent de combattre la dépression sévère. Il est vrai qu’elles constituent une béquille bienvenue et qu’elles peuvent aider à combattre une légère dépression. Toutefois, elles ne peuvent pas, à elles-seules, soigner une pathologie qui nécessite un accompagnement complet. 

🩹 Effets antalgiques : les endorphines comme anti-douleurs 

L’alpha-endorphine a aussi la particularité d’agir comme un antalgique naturel. Autrement dit, elle atténue la sensation de douleur et repousse ainsi le seuil de tolérance à cette dernière. 

Son effet se rapproche là encore de celui de la morphine. Elle est tellement efficace qu’elle peut se révéler néfaste lorsqu’elle vient cacher une douleur qui mérite d’être traitée. Tu n’as pas idée de la puissance de ce que ton corps est capable de sécréter ! 

🥳 Un effet euphorisant particulièrement bénéfique pour la santé mentale

La production d’endorphines a aussi un effet euphorisant. Il faut remercier cette fois la bêta-endorphine, qui procure un sentiment de bien-être et de légèreté. Tu peux avoir la sensation de flotter, d’évoluer dans un environnement ouaté et serein ou au contraire, d’être stimulé(e) et d’avoir l’impression que tout est possible. 

Deviens ta propre légende !

Course à pied et endorphines : le sport permet-il de sécréter l’hormone du plaisir ? 

Maintenant, tu sais à quel point les endorphines peuvent être de précieuses alliées dans ton quotidien. Mais tu te demandes sûrement comment les produire. Bonne nouvelle : l'activité physique régulière est l’un des chemins les plus directs pour y parvenir. La course à pied particulièrement, peut devenir ta meilleure amie.

Pourquoi dit-on que le running rend heureux(se) grâce aux hormones du plaisir ? 

Les endorphines sont libérées par l’hypophyse et l’hypothalamus lors d’une activité physique intense, d’une douleur importante, d’un orgasme ou, dans une moindre mesure, de stimulations spécifiques comme le rire. 

Le sport reste toutefois le moyen le plus sûr de parvenir à en ressentir les bénéfices. Les effets analgésiques et euphorisant viennent en effet soutenir l’organisme pour l’aider à faire face à l’effort. 

Concrètement, le taux d’endorphine est lié à la durée de l’effort et à son intensité, mais aussi à l’activité physique elle-même. Ainsi, les sports d’endurance tels que la course à pied, le vélo ou encore la natation sont ceux qui permettent la plus grande libération d’endorphines. Bonne nouvelle non ? 🤩

Pour espérer profiter des bénéfices de ces hormones, tu dois maintenir un effort physique sur une durée d’au moins 30 à 45 minutes, à au moins 60% de ta fréquence cardiaque maximale. Plus l’effort se prolonge et s’intensifie, plus le taux d’endorphines libérées sera élevé. Il peut ainsi atteindre cinq fois la valeur au repos ! De plus, les effets se prolongent après ta sortie running durant environ 45 minutes maximum

La course à pied serait donc, avec d’autres sports d’endurance, l’un des meilleurs moyens de parvenir à ce doux sentiment de bien-être et d’euphorie provoqué par les endorphines. De quoi motiver les plus réticent(e)s à chausser les baskets

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Endorphines : peut-on réellement devenir dépendant(e)s à l’activité physique ? 

Opioïdes, effets similaires à la morphine… le vocabulaire lié aux endorphines n’est pas sans rappeler l’univers moins reluisant des drogues. Alors, peut-on en devenir dépendant(e) ? 

🔁 Circuit de récompense : un cercle vicieux qui mène vers une forme d’addiction 

Les sensations provoquées par les endorphines ne sont pas sans rappeler celles procurées par certaines drogues prohibées. Dès lors, la question de la dépendance n’a pas tardé à se poser.

En effet, les effets bénéfiques des endorphines créent, à l’instar des drogues dures, ce que l’on appelle un “circuit de récompense”. En prenant conscience que l’activité physique te procure une telle sensation de bien-être, tu vas être amené(e) à la reproduire, de plus en plus, jusqu’à ne plus pouvoir t’en passer. 

C’est ainsi que certain(e)s coureur(se)s peuvent avoir la sensation d’être “en manque” lorsqu’ils/elles ne peuvent pas faire leur sortie quotidienne. Bien sûr, cela serait un moindre mal s’il suffisait d’une petite sortie de 45 minutes par semaine pour combler ce manque. Toutefois, le besoin d’endorphines de plus en plus pressant incite à augmenter le volume d’entraînement de façon exponentielle. C’est là que plusieurs difficultés vont apparaître.

La situation n’est toutefois pas comparable à celle d’une personne dépendante aux drogues dures ou alcoolique par exemple. La dépendance n’est pas physique et ne nécessite pas un sevrage au sens littéral du terme. Elle est d’ordre psychologique. 

🤯 Les effets délétères d’une dépendance psychologique aux endorphines 

De prime abord, on pourrait se dire qu’il n’y a rien de mal à être “dépendant(e) au bonheur”. Vouloir sa dose quotidienne de bien-être, n’est-ce pas totalement normal ? L’obtenir par le sport, en quoi cela pourrait-il être néfaste ? 

Malheureusement comme souvent, les problèmes apparaissent quand survient l’excès. Le coureur ou la coureuse qui commence doucement à devenir dépendant(e) aux endorphines ressent un mal-être en l’absence d’activité physique. Il/elle peut devenir irritable, angoissé(e) et culpabiliser à la moindre séance ratée.

Par ailleurs, cette addiction va de paire avec une augmentation significative du temps alloué à la pratique et de l’intensité des entraînements. Les risques de surentraînement et de blessure sont alors particulièrement présents.

Les défenses immunitaires peuvent elles-aussi être affectées, entraînant de la fatigue et un risque important de tomber malade. Tout cela peut obliger l’athlète à stopper le running. ❌

 Nul besoin d’expliquer les conséquences d’un arrêt forcé de la course pour les personnes concernées par ce besoin croissant d’endorphines. C’est tout simplement la catastrophe et la porte ouverte à une dégradation de l’état mental. 

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🚨 Comment savoir si l’on va trop loin ? Les signaux d’alarme d’une dépendance à l'hormone du bonheur

Que ce soit pour toi ou pour tes proches, tu peux observer quelques signes qui doivent t’alerter sur une éventuelle dépendance aux endorphines. 

Tout d’abord, si tu constates une forte frustration, une culpabilité presque incontrôlable et une irritabilité accrue lorsque tu rates une séance, il faut t’interroger. 

De plus, lorsque tu établis tes priorités, si la course à pied et les entraînements supplantent en permanence tout le reste au point de t’isoler socialement ou d’affecter ton travail, il est peut-être temps de prendre un peu de recul. 

Enfin, si tu constates une fatigue chronique, que tu tombes souvent malade, que des douleurs apparaissent régulièrement mais que tu ne parviens pas à te raisonner et à te reposer, tu dois réfléchir à ton rapport au sport. 

Si tu te retrouves dans ces critères, tu peux pousser la porte d’un(e) spécialiste qui t’aidera à remettre un cadre salutaire à ta pratique pour créer un juste milieu entre le plaisir procuré par la course à pied et l’équilibre personnel. ⚖️

En conclusion, la course à pied est une véritable alliée pour sécréter des endorphines et nous mener vers une sensation de bien-être et de bonheur très agréable. C’est l’un des bénéfices de ce sport, qui peut être un véritable soutien contre les petits maux du quotidien, le stress et l’anxiété. 

Toutefois, comme toujours, le secret réside dans l’équilibre. Trop compter sur les endorphines produites durant la course, c’est se mettre dans une situation de dépendance. Les effets peuvent alors se révéler néfastes pour ton état mental.

Nolwenn

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