Les hormones du plaisir en course à pied : un cocktail de bonheur !

Tous les coureur(se)s ont déjà expérimenté cette sensation : celle de bien-être total, de détente, de plénitude et de bonheur après une séance. Au-delà de la performance physique, c’est peut-être d’ailleurs en partie pour cela que nous courrons : pour retrouver ce sentiment inexplicable et si plaisant. Mais qu’est-ce qui, dans notre corps, est à l’origine de cet état ? Que se passe-t-il pour que, quelques minutes seulement après un effort, nous nous sentions si bien ? Rencontre avec les hormones du plaisir et du bonheur en course à pied.

Endorphines, dopamine, ocytocine et sérotonine. Telle est, selon les scientifiques, la recette magique du bonheur et du plaisir. Mais quels sont les effets et spécificités de ces quatre ingrédients qu’il est indispensable de stimuler pour être heureux(se) et qui vont particulièrement de pair avec la pratique de la course à pied ?

En course à pied, c’est peut-être celles dont on parle le plus : les endorphines. Mais quels sont concrètement les effets de ces hormones du plaisir sur le corps ? Selon les scientifiques, les endorphines (qui sont des neurotransmetteurs) agissent de trois manières principales : elles ont un effet antalgique et anesthésiant, qui permet de réduire la sensation de douleur et de fatigue ; un effet anxiolytique, qui permet de réduire la sensation de stress ; ainsi qu’un effet euphorisant, qui crée une sensation de plaisir.

Tout comme certains opiacés — à l’image de la morphine — les endorphines agissent sur les zones du cerveau associées à la perception de la douleur dans le but de lutter contre cette dernière. Produites au sein du cerveau — et plus précisément au niveau de l’hypophyse et de l’hypothalamus — elles sont principalement stimulées lors d’un effort intense et d’une activité physique. Après 30 à 45 minutes de course à pied, de natation ou de vélo par exemple, le taux d’endorphine envoyé par le cerveau dans le corps peut être multiplié par cinq selon les scientifiques, créant ainsi la sensation de bien-être, de détente et de plaisir.

Bref, si quelques minutes après une séance, tu as cette sensation de bien-être, d’être en pleine forme physique et mentale, c’est notamment grâce aux endorphines qui ont été libérées dans ton corps.

La dopamine, pour sa part, opère dans d’autres champs d’action. Cette molécule, dont le rôle est celui de la transmission entre les neurones (c’est un neurotransmetteur), agit notamment sur la concentration, le sommeil ou encore la motivation et est sécrétée dès lors qu’une envie ou un besoin est satisfait. Elle est, en quelque sorte, au cœur de ton système de récompense interne. C’est elle qui t’incite à (re)produire certaines choses pour te procurer ce sentiment de plaisir immédiat et de satisfaction. Après une séance de course à pied difficile mais réussie, c’est notamment la libération de dopamine qui va te pousser à retourner courir le lendemain ou à refaire des séances de ce type, afin de connaître, encore une fois, ce sentiment d’accomplissement et de plaisir.

Tout comme la dopamine, la sérotonine agit notamment sur la régulation du sommeil, l’appétit, les émotions, la motivation ou encore l’apprentissage. Mais contrairement à la dopamine, ce neurotransmetteur n’a pas un effet immédiat. La sérotonine, pour sa part, a un effet sur l’humeur et le plaisir sur le long terme. Elle occupe un rôle de stabilisation, d’antidépresseur, et peut donc jouer sur le bien-être.

Tout comme les autres hormones du plaisir et du bonheur que sont la dopamine et les endorphines, l’activité physique permet de stimuler la sérotonine. Cependant, elle n’est pas le seul moyen d’augmenter le taux de sérotonine dans son corps. La simple exposition à la lumière du jour le permettrait également. Aller se promener dehors, jouer, lire, travailler ou discuter à l’extérieur contribuerait ainsi au bien-être, grâce à la production de sérotonine.

Les activités favorisant la détente, la relaxation et le bien-être mental seraient elles aussi un bon moyen d’augmenter son taux de sérotonine : yoga, méditation, exercices de respiration et de gestion des émotions, massage, et cætera. Il n’y a donc pas toujours besoin de faire monter le cardio pour connaître ce sentiment de bonheur et de réduction du stress.

Enfin, l’ocytocine fait elle aussi partie du quattuor des hormones du plaisir et du bonheur, aux côtés des endorphines, de la dopamine et de la sérotonine. Cependant, c’est à travers le sentiment d’affection qu’elle est stimulée. L’ocytocine provoque ainsi une sensation de relaxation, de sécurité affective et de bien-être mental. Mais a-t-elle un lien avec le sport ? S’il n’y en a pas directement, aller courir avec des ami(e)s ou des personnes que tu apprécies, par exemple, peut stimuler ton ocytocine. C’est dans le partage de moments joyeux et les contacts physiques qu’est produite cette hormone dite de l’amour et du bonheur.

C’est désormais bien connu : le sport est un excellent moyen de booster sa santé physique mais aussi mentale. Cela, tu l’auras compris, notamment grâce aux différentes hormones qui sont sécrétées au cours d’une activité physique (endorphines, dopamine, sérotonine, et parfois ocytocine) et qui te font te sentir en pleine forme, moins stressé(e), plus motivé(e), plein(e) d’énergie, plus sûr(e) de toi, plus épanoui(e), entouré(e), capable de réussir certains défis qui te paraissaient difficiles, et cætera. C’est notamment pour cela que les hormones du plaisir et du bonheur sont parfois comparées à des drogues, tant leurs effets et la sensation de bien-être qu’elles procurent sont similaires. Mais au moins, celles-ci sont naturelles et bonnes pour la santé ! 🙏

Si le sport est indéniablement un stimulateur d’hormones du plaisir et du bonheur, il n’est cependant pas le seul petit plaisir de la vie à avoir cet effet. Manger, par exemple, peut parfois procurer les mêmes effets. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne vaut pas que pour le chocolat ou ton mets préféré ! Certains aliments sont réputés pour stimuler la production d’hormones du plaisir. C’est notamment le cas du poisson, des produits laitiers, des œufs, de la banane, du sésame, de l’avocat, des choux ou des noix, qui sont pleins de tyrosine et/ou phénylalanine, molécules composantes de la dopamine. Un autre fait qui prouve qu’une alimentation équilibrée est très importante autant pour la santé physique que mentale, et le bien-être global. 🌿

Nous aimerions tou(te)s ressentir le plus souvent possible la sensation qui nous envahie après être allé(e)s courir, nager ou encore faire du vélo. Cette sensation de plénitude, de bien-être, d’euphorie, de bonheur, voire de relaxation… Ne ressentir que des émotions positives grâce aux différentes hormones du plaisir que nous avons stimulées, en somme. Une sensation qui, pour certain(e)s, peut vite devenir addictive et peut pousser à pratiquer du sport de manière excessive, notamment dans le but de la ressentir. Mais attention à cela ! La recherche constante de ce sentiment de plénitude à travers le sport peut entraîner un risque de surentraînement, et donc de blessure. Par ailleurs, si pratiquer une activité sportive plusieurs fois par semaine est évidemment vivement conseillé pour la santé, attention également à ne pas devenir dépendant(e) au sport en raison des sensations qu’il procure. Car oui, la dépendance au sport existe, et provoque de nombreux sentiments négatifs (culpabilité, frustration ou encore colère en cas de manquement à un entraînement, par exemple) et parfois un isolement (quand le sport vient à passer avant la vie familiale, sociale, professionnelle). Comme souvent, la modération et l’équilibre sont importants.

🥰 Bref, tu l’auras compris, le sport est un excellent moyen de stimuler tes hormones du plaisir et du bonheur (les endorphines, la dopamine, la sérotonine et l’ocytocine). Alors, pour être heureux(se), rien de tel qu’une bonne séance de course à pied, par exemple (oui, ceci est un exemple choisi au hasard 🙈) !