Faut-il raisonner en vitesse ou en allure pour le calcul de son objectif de course ?

Si dans ton quotidien, la vitesse est la donnée de base lorsque l’on parle de déplacement, en course à pied, c’est bel et bien l’allure qui prime. À ce stade, si tu es peu familiarisé(e) avec le monde du running, peut-être ne sais-tu même pas de quoi l’on parle. 

Pas d’inquiétude, on va t’expliquer les différences entre ces deux données ainsi que leurs pertinences respectives dans le cadre de ta pratique de la course. Spoiler : l’allure, c’est la clé. 

Pour bien comprendre les différents enjeux de la vitesse et de l’allure dans le cadre de la pratique de la course à pied, encore faut-il prendre le temps de les définir. 

La vitesse est la mesure qui permet d’exprimer la distance parcourue par unité de temps.

Elle est généralement exprimée en kilomètres par heure (km/h). C’est l’unité la plus utilisée pour mesurer la distance au quotidien. On parie que ta voiture t’affiche la vitesse en kilomètres par heure. En tout cas on l’espère car les radars, eux, l’utilisent ! 

Dans le cadre sportif, la vitesse est la référence pour les sports automobiles, le cyclisme, mais aussi en athlétisme sur les épreuves de sprint. En effet, pour ces dernières, on analyse des performances sur de très courtes distances, avec des efforts explosifs. 

Mais pour la course de fond, sur des distances plus longues, cette donnée perd en pertinence. Elle ne renseigne pas directement sur le temps nécessaire pour parcourir une distance donnée. De plus, elle peut devenir piège dès lors que le terrain est inégal et vallonné. 

C’est là que la notion d’allure fait son entrée. 

Ainsi, contrairement à la vitesse, l’allure est une mesure inversée. Elle indique le temps nécessaire pour parcourir un kilomètre. Elle s’exprime en minutes par kilomètre (min/km). 

Ainsi, si tu souhaites courir 10 kilomètres en une heure, tu vas devoir adopter une allure de 6 minutes au kilomètre. Cela semble fournir un repère temporel clair, utilisable en temps réel, mais aussi plus facile à lisser. Tu peux en outre tenir davantage compte du terrain pour ralentir ou accélérer, pourvu que ton allure cible soit respectée au global. Ce n’est pas un hasard si cette unité de mesure est la plus utilisée sur les montres connectées et les programmes d’entraînement running ! 

Ainsi, lorsque tu prépares un objectif en course à pied, on te demande de déterminer ton allure cible. C’est en suivant cette dernière que tu parviendras à atteindre le chrono visé. Tu n’entendras pour ainsi dire jamais parler de vitesse dans ce cadre là. 

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De plus, à l’entraînement, on parle toujours en “allure” pour t’indiquer comment courir sur tes intervalles. Endurance fondamentale, VMA, seuil 30, seuil 60… tous ces indicateurs renvoient à des allures déterminées individuellement. 

Tu constates alors très vite qu’en course à pied, l’allure est LE véritable indicateur clé. 

Si tu es nouvelle ou nouveau dans la grande famille du running, peut-être as-tu encore besoin d’un petit coup de pouce pour passer de la vitesse vers l’allure sans calculette.

Inversement, si tu es déjà piqué(e) par le virus de la course à pied, tu cherches sûrement un moyen clair d’expliquer au commun des mortel(le)s, qui ne réfléchit pas en allure, à quelle vitesse tu cours. On te donne quelques astuces pour exceller dans la conversion ! 

Si tu as à ta disposition une donnée exprimée en vitesse et que tu as besoin de l’allure, tu peux utiliser une technique de calcul assez simple. Il te suffit de diviser 60 par ta vitesse (en km/h). Cela te donne directement ton allure approximative (en min/km). 

Par exemple, si tu cours à 12 kilomètres heure : 60 / 12 = 5

Ton allure est de 5 minutes au kilomètre.

Attention aux virgules ! Rappelle-toi qu’une minute se compose de 60 secondes et non de 100. Dès lors, il faut ajouter une étape à ton calcul si ta vitesse n’est pas un chiffre rond. 

Par exemple, si tu cours à 12,5 kilomètres heure : 60 / 12,5 = 4,8.

Tu cours à une allure de 4,8 minutes au kilomètre. Peu parlant n’est-ce pas ? Pour rendre ton résultat intelligible, il te suffit de multiplier le chiffre des secondes par 60. Autrement dit : 0,8 x 60 = 48.

Ainsi, ton allure est de 4 minutes et 48 secondes au kilomètre. 

Faisons maintenant le processus inverse : comment passer de l’allure à la vitesse ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, le calcul est similaire. Tu dois diviser 60 par ton allure en minutes. 

Par exemple, si tu cours à 6 minutes au kilomètre : 60 / 6 = 10. Tu cours à 10 kilomètres par heure. 

Là encore, il faut tenir compte des chiffres qui ne tombent pas ronds et des secondes qui se baladent. Ainsi, si tu cours à 5 minutes et 30 secondes au kilomètre, tu dois transformer les secondes en décimales. Dans le cas présent, 5 minutes et 30 secondes correspondent à 5,5 minutes. 

Le calcul est donc le suivant : 60 / 5,5 = 10,9. Tu cours à une vitesse de 10,9 kilomètres par heure. 

Finalement, quelle est la donnée la plus pertinente pour les coureur(se)s ? L’allure ou la vitesse ? 

Si l’on exclut les disciplines de l’athlétisme qui nécessitent un effort court sur une distance restreinte, comme le sprint, c’est bien l’allure qui doit prédominer. 

En effet, l’allure est une donnée bien plus intuitive que la vitesse pour les coureurs et les coureuses. Lorsque tu te fixes un objectif chronométrique sur une course, tu vas rapidement chercher à savoir combien de temps tu vas devoir mettre pour faire chaque kilomètre. Tu te tournes donc instinctivement vers la notion d’allure. 

Si tu cours un marathon par exemple, donc 42,195 kilomètres, il devient difficile de raisonner en kilomètres par heure sans s’emmêler les pinceaux. L’allure est bien plus aisée à déterminer.

Par ailleurs, raisonner en allure te permet une gestion de l’effort plus pointue. Tu peux adapter ce dernier au parcours, estimer en temps réel où tu te situes et t’adapter en conséquence. 

Ce n’est donc pas pour rien que les plans d’entraînement s’articulent tous autour d’allures cibles ! Les outils tels que les montres GPS et les applications de running utilisent eux-aussi cette unité de mesure. Preuve, s’il en faut encore, que c’est bien l’allure qui fait figure de référence pour les adeptes de course à pied.

Voilà, tu sais maintenant distinguer la vitesse et l’allure, mais surtout jongler avec ces deux unités si le besoin s’en fait sentir. Garde cependant en tête que c’est bel et bien l’allure qui sera un outil précieux dans le cadre de ta pratique de la course à pied !