Qu’est ce que le Drop des chaussures running

Au moment de choisir ta toute nouvelle paire de running, différents éléments sont à prendre en compte pour acheter la paire qui te conviendra le mieux . Le drop est l'une des caractéristiques techniques d'une chaussure de running. De quoi s'agit-il au juste ? Est-ce que le choix du drop est si important que cela ? Aura-t-il un impact direct sur ta foulée, ta performance, le risque de blessure ? On te dit tout cela. 

Le drop est la différence de hauteur entre l’épaisseur de semelle au talon et l’épaisseur à l’avant-pied (point d’appui du début des orteils) d’une chaussure de running. Il est exprimé en millimètres. Par exemple, un drop de 10 mm signifie que ton talon est surélevé de 10 mm par rapport à l'avant-pied. 

On peut classer les drops des chaussures en quatre catégories :

Un drop de 0 mm, signifie que ton pied est à plat, comme si tu étais pieds nus. On associe souvent le drop 0 aux chaussures dites minimalistes. Pourtant, ce n'est qu'un des cinq critères qui définissent le minimalisme d'une chaussure (les autres sont le poids, l'épaisseur au talon, la flexibilité de la chaussure, les technologies présentes dans la chaussure comme des technologies de stabilité). Le minimalisme vise à se rapprocher de la foulée naturelle. 

Les chaussures ayant un drop faible, inférieur à 4 ou 5 mm, ont tendance à favoriser une attaque sur l'avant du pied. En règle générale, ce sont des modèles plutôt adaptées aux séances d'entraînement rapides. 

Cette fourchette de drop est la plus répandue dans les chaussures de running, qu'elles soient destinées à l'entraînement ou à la compétition. Elle correspond à une large majorité de coureur(se)s.  Quasiment tous les modèles de chaussures carbone entrent dans cette catégorie. 

Aujourd'hui, de moins en moins de modèles de chaussures présentent un drop supérieur à 10 mm. Les drops élevés favorisent une attaque talon. Néanmoins, les chaussures possédant un drop important peuvent être utiles en période de reprise après une blessure au mollet ou aux ischio-jambiers car elles sollicitent moins la chaine postérieure.

Un faible drop favorise une attaque avant ou médio-pied. Cette attaque est bénéfique en terme de restitution d'énergie et génère moins de chocs au niveau des articulations. Cependant, en rapprochant ton talon du sol, ce type de chaussures à faible drop augmente la contrainte sur tes tendons d'Achille, tes mollets voire tes ischio-jambiers. Il faut donc les utiliser avec précaution si tu as des faiblesses à ce niveau.

À l'inverse, un drop élevé va favoriser une attaque talon. Cela signifie que tu poses en premier ton talon avant de dérouler ton pied. L'amorti naturel de ta chaine postérieure est moins sollicité et les impacts au sol engendrent des chocs plus importants, davantage de stress mécanique au niveau de tes genoux, de tes hanches et ton dos. 

Non, aucune étude a démontré un effet du drop sur la performance. Les critères d'une chaussure influant sur la performance sont le poids, l’amorti et le retour d’énergie apporté par le combo mousse + plaques de carbone.  

On peut observer que les chaussures de compétitions à plaque carbone plébiscitées du 10km au marathon possèdent des drops compris entre 5 et près de 10mm, sans influence notable sur la performance : 

Adidas Adios Pro Evo 1 et Adidas Adios Pro 3 (drop 6 mm), Asics Metaspeed sky+ et Paris (drop 5 mm), Hoka One One Rocket X2 (drop 5 mm), Nike Alphafly 3 et Vaporfly 3 (drop 8 mm), On Running CloudBoom Echo 3 (drop 9,5 mm), Salomon Slab Phantasm 2 (drop 9 mm), Saucony Endorphin Elite (drop 8 mm).

En théorie, l'attaque talon a tendance à générer plus de chocs et à freiner le mouvement de course à pied. Dans la pratique, ce n'est pas toujours vérifié. Des coureur(se)s de très haut niveau performent avec une attaque talon. Le plus important n'est pas tant le type d'attaque que l'endroit où tu poses ton pied. Il faut éviter de poser ton pied trop en avant de ton bassin, ce qui freine ta puissance à l'impact et entraîne un temps de contact au sol plus long. 

En 2016, un chercheur luxembourgeois, Laurent Malisoux, a publié une étude sur l'effet du drop sur le risque de blessure. Pour ce faire, il a distribué aléatoirement à 553 coureurs trois versions de chaussures avec un amorti standard mais des drops différents (0, 6 et 10 mm). Après six mois, aucune différence n'a été observée entre les trois groupes. Néanmoins, il a constaté que parmi les coureurs occasionnels (pratique hebdomadaire < 6 mois par an), le risque de blessure était réduit avec un drop de 0 ou 6 mm. À l’inverse, chez les coureurs réguliers, le risque était accru avec un drop de 0 ou 6 mm.

La conclusion de cette recherche est que le drop pourrait influencer l'apparition de blessures en fonction du profil du coureur. Les coureurs expérimentés et habitués à un drop important devraient être particulièrement prudents lors de la transition vers une chaussure à drop réduit. 

Évite de changer de drop trop rapidement et surtout, interroge-toi sur l'intérêt de ce changement. Une grande progressivité est de mise si tu ressens l'envie ou le besoin de changer de drop. Il est risqué de diminuer drastiquement de drop sans respecter des étapes intermédiaires. 

En effet, ton corps a besoin de temps pour s’habituer à ces nouvelles contraintes mécaniques. Le changement d'habitude modifie ta manière de courir, ce qui transfère le stress sur d'autres tissus moins bien adaptés. 

Dans la pratique, la diminution de drop doit être progressive. Si tu as l'habitude de porter des chaussures avec un drop de 10 mm, ne passe pas directement à un drop de 4 mm ou moins. On te conseille de passer par un drop intermédiaire, ou bien commence par de très courtes sessions avec tes nouvelles chaussures. 

Il n'y a pas de drop idéal dans l'absolu. Le bon drop est d'abord celui qui correspond à ta biomécanique naturelle et n'engendre pas de blessures chez toi. 

Sois pragmatique. Si tu cours avec le même type de chaussures depuis des années sans te blesser, alors ne change pas tes habitudes. 

En revanche, si tu es régulièrement sujet aux blessures, un changement de drop fait partie des pistes à creuser. Par exemple, si tu as des douleurs récurrentes aux genoux, alors une baisse de drop associée à un renforcement de la chaine postérieure pourrait décharger le stress mécanique sur cette partie du corps. 

Si tu débutes la course à pied, tu auras tout intérêt à porter des chaussures qui perturbent le moins possible ta biomécanique naturelle et donc à éviter des drops importants. 

Si tu t'interroges sur les caractéristiques de ta prochaine paire de running, le premier critère de choix d’une chaussure est le confort. Ta chaussure doit être confortable aussitôt enfilée. Tu ne dois pas ressentir de points de pression. Le chaussant est différent selon les modèles et les marques. À toi de trouver celui qui te correspond le mieux en essayant plusieurs modèles. 

Bien sûr, si tu vises la performance en course à pied, le poids, le dynamisme et le retour d'énergie de la chaussure sont des critères très importants. Cela vaut pour toutes les distances, du 5 km au marathon. Plus la distance s'allonge, plus il faut privilégier le confort. Depuis quelques années, les mousses de nouvelle génération ont permis de trouver un bon équilibre entre ces critères, tout en ajoutant une bonne dose de confort.