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Sommaire
L’UTMB, les quatre lettres magiques de l’ultra-trail
🏔️ L’Ultra-trail du Mont Blanc, une symbolique forte
📺 L’événement numéro un de l’ultra-trail
🏆 La course la plus relevée au monde
🏃🏃🏼♀️ L’engouement unique autour de cette compétition
Pourquoi l’ultra-trail fascine ?
🤯 Des distances et dénivelés XXL pour repousser ses limites
⛰️ Ultra-trail = aventure
🏃🏻♀️🏋🏻 Une préparation méticuleuse et un entraînement hors-norme
Ces ultra-trails qui fascinent en France et dans le Monde
🏝️ La Diagonale des Fous, une participation record
⛏️🇺🇲 La Hardrock 100, l’essence de l’ultra-trail
🔥🏎️ La Western States Endurance Run, fury road
🌲🥶 La Barkley, difficulté extrême et autonomie
Dans la course à pied sur route, il y a le marathon et il y a les autres distances. Sur les sentiers, c’est un peu la même chose avec l’ultra-trail. L’ultra exerce un pouvoir de fascination bien supérieur aux autres formats, à la fois chez le grand public et chez les coureur(se)s.
Il concerne encore une minorité de pratiquant(e)s, mais les chiffres de participation augmentent chaque année. Oui, l’attrait pour le “long” est bien réel. Essayons de comprendre ce qui nous fascine tant dans l’ultra.
L’UTMB, les quatre lettres magiques de l’ultra-trail
Un événement contribue grandement à la fascination des coureur(se)s et grand public pour l’ultra-trail. C’est bien sûr l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Chaque année, à la fin du mois d’août, Chamonix devient l’épicentre du trail mondial.
🏔️ L’Ultra-trail du Mont Blanc, une symbolique forte
Faire le tour du sommet icônique qu’est le Mont-Blanc d’une seule traite, en traversant trois pays, la France, la Suisse et l’Italie. C’est le défi que propose l’UTMB. La symbolique est forte. L’effort est inimaginable pour la plupart des gens.
En mode randonnée, il faut compter une bonne semaine pour avaler les 170 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé du parcours. À l’UTMB, la barrière horaire est de 46 heures. Les meilleurs bouclent la course en moins de 20 heures !
📺 L’événement numéro un de l’ultra-trail
L’UTMB est l’ultra le plus attendu de l’année. C’est LE rendez-vous incontournable pour toutes les marques de trail, les médias qui s’intéressent à la discipline et le public. L’espace d’une semaine, la vallée de Chamonix est prise d’assaut.
On attend plus de 50 000 spectateur(ice)s rien qu’à Chamonix et 100 000 sur l’ensemble du parcours. C’est la seule course de trail retransmise en continu sur une chaîne en clair, la chaîne L’Équipe.
En 2024, 4 millions de téléspectateur(ice)s cumulés ont suivi les trois finales UTMB World Series, OCC, CCC et UTMB sur la chaîne L’Équipe. Là encore, le cadre grandiose contribue au succès phénoménal de l’épreuve, à la manière du Tour de France.
🏆 La course la plus relevée au monde
L’UTMB présente la meilleure densité de coureur(se)s. Toutes les grandes stars de l’ultra sont passées à Chamonix. C’est ici que Kilian Jornet, François d’Haene et Xavier Thévenard, ont commencé à construire leur légende. La notoriété de Courtney Dauwalter et Jim Walmsley a explosé après leurs victoires à Chamonix.
La course est un formidable accélérateur de particules, comme a pu le constater le dernier vainqueur, Vincent Bouillard. La double championne du monde de trail, Blandine L’Hirondel, n’a jamais eu autant de retombées médiatiques que lorsqu’elle a terminé sur le podium en 2023.

🏃🏃🏼♀️ L’engouement unique autour de cette compétition
Lors de la première édition de l’UTMB en 2003, il y a eu 720 coureur(se)s et 67 finishers, dans un relatif anonymat. Vingt ans plus tard, il y a 2 300 participant(e)s et les places sont chères. Obtenir un dossard est devenu un vrai parcours du combattant.
Il faut d’abord collecter des Running Stones lors de courses qualificatives du circuit UTMB World Series, et avoir un index UTMB valide, rien que pour gagner le droit de participer au tirage au sort. Résultat, toutes les courses UTMB World Series (une cinquantaine dans le Monde) sont très prisées et font le plein des mois à l’avance.
À la fin, seule une personne sur quatre est tirée au sort. La rareté participe grandement à la fascination autour de l’UTMB. Pour certain(e)s, participer à cette course prestigieuse est le rêve d’une vie.
Pourquoi l’ultra-trail fascine ?
Du côté du public, le constat est clair : le long impressionne plus que la vitesse. On peut dresser le parallèle avec la course sur route, où le marathon est roi ou encore avec le triathlon et le format Ironman. Ici, on va essayer de comprendre ce qui fascine les traileur(se)s dans l’ultra-distance.
🤯 Des distances et dénivelés XXL pour repousser ses limites
78 % des traileur(se)s font du trail pour se dépasser et relever un défi personnel. Le chiffre est issu de la Grande Enquête du Trail 2025 réalisée par Campus. Or, la progression sur les sentiers se mesure rarement en termes de chrono ou de classement. L’ambition de la grande majorité des traileur(se)s est d’arriver au bout d’une épreuve.
Dès lors, la recherche de dépassement et de nouveaux défis consiste à augmenter les distances et les dénivelés. Le cheminement est très fréquent : on fait ses armes sur des trails courts puis sur des formats de type marathon, et ainsi de suite. Cela fait partie de la nature humaine de chercher à repousser ses limites et de tester ses capacités de résilience physique et mentale.
Ces épreuves d’extrême endurance procurent des sensations et des émotions très intenses. Elles permettent aussi de se découvrir, comme un voyage intérieur. Pour une partie des coureur(se)s, la recherche de la difficulté est aussi une façon de satisfaire leur besoin de reconnaissance.
⛰️ Ultra-trail = aventure
La connexion avec la nature, la recherche du dépaysement, le besoin d’évasion sont des valeurs fortes en trail-running. Pour beaucoup de citadin(e)s, cette pratique est un bon moyen de s’éloigner de l’agitation urbaine et de retrouver un sentiment de liberté. On n’est pas obligé de réaliser un ultra pour tirer les bienfaits du trail.
Néanmoins, on retrouve dans l’ultra un côté aventure un peu moins présent sur les petites distances. Passer une journée complète sur les sentiers, une nuit voire plusieurs dehors, évoluer en semi-autonomie pendant de longues heures dans des environnements préservés, et caetera… tout ceci fait partie de l’expérience ultra.
🏃🏻♀️🏋🏻 Une préparation méticuleuse et un entraînement hors-norme
L’ultra-trail exerce un pouvoir de fascination chez les pratiquant(e)s car ils/elles savent les efforts à réaliser pour préparer ce type d’épreuve. Il n’y a pas de secret. Plus les distances s’allongent, plus on a besoin de passer d’heures à l’entraînement.
Pour préparer un ultra, il faut être capable de dédier une partie de sa vie au sport. L’investissement est considérable. Les longues sorties mais aussi le renforcement musculaire sont des impondérables. De plus, l’ultra-trail est une épreuve multifactorielle, qui demande une organisation méticuleuse afin de négliger aucun détail (nutrition, matériel, ravitaillements, et caetera).
Si l’ultra fascine, c’est aussi en raison de ce côté “élitiste”. Dans La Grande Enquête du Trail 2025 de Campus, seul(e)s 4 % des répondants(e) déclarent que les "100K et plus" sont leur distance favorite. 85 % des traileur(se)s font des trails de moins de 50 kilomètres.
Non, l’ultra n’est assurément pas fait pour tout le monde. Peut-être est-ce en partie pour cela que les champion(ne)s de la discipline sont tant admiré(e)s.
Ces ultra-trails qui fascinent en France et dans le Monde
Il n’y a pas que l’UTMB sur la planète ultra. D’autres courses XXL participent à l’aura et au côté mythique de cette distance.
🏝️ La Diagonale des Fous, une participation record
Le Grand Raid de la Réunion est un événement majeur sur l’île, presque une religion. On compte plus de 7 300 participant(e)s au total des huit épreuves. La Diagonale des Fous est la course phare du week-end avec près de 3 000 coureur(se)s au départ.
Un chiffre incroyable pour une épreuve aussi exigeante : 165 kilomètres, 10 500 mètres de dénivelé positif. Comme à l’UTMB, la symbolique est forte : traverser l’île du Sud au Nord, entre Saint-Pierre et Saint-Denis, en franchissant les sites les plus spectaculaires de l’île, tels les cirques de Cilaos et de Mafate. Plus qu’une course, une sacrée aventure.
⛏️🇺🇲 La Hardrock 100, l’essence de l’ultra-trail
Loin de l’effervescence de l’UTMB ou de la Diag’, la Hardrock 100 Endurance Run a conservé le charme sauvage et l’authenticité du trail. Chaque année, moins de 150 coureur(se)s ont le privilège de parcourir cette boucle mythique au départ de Silverton dans le Colorado.
Ici, pas d’arche de départ et d’arrivée. Au terme d’un effort de 165 kilomètres et plus de 10 000 mètres de dénivelé, les finishers doivent embrasser un rocher à leur arrivée à Silverton pour stopper le chrono. Original, non ? On suivra avec attention nos Frenchies lors de la prochaine édition le 11 juillet 2025.
🔥🏎️ La Western States Endurance Run, fury road
La Western est un autre monument de l’ultra-trail. Deux aspects de cet ultra fascinent. Le premier est la chaleur accablante pendant cette course organisée fin juin dans la Sierra Nevada en Californie. Les températures moyennes dépassent souvent les 30 degrés et on peut atteindre 45 degrés dans les canyons.
Le deuxième élément est la vitesse supersonique de cet ultra réputé "roulant" : 161 kilomètres et 6 000 mètres de dénivelé positif. Jim Walmsley, quadruple vainqueur de la Western, a établi le record en 14 heures et 9 minutes, soit 11,5 km/h de moyenne ! Le record féminin est de 15 heures 29 par l’incontournable Courtney Dauwalter (10,4 km/h). Il faut être capable de courir quasiment de bout en bout pour jouer la gagne à la Western States Endurance Run.
🌲🥶 La Barkley, difficulté extrême et autonomie
Loin de la chaleur de la Californie, bienvenue dans la froideur et l’humidité du parc de Frozen Head dans le Tennessee. C’est dans ce décor lugubre que l’assassin de Martin Luther King s’est enfui du pénitencier de Brushy Mountain en 1977. Le fugitif avait réussi à parcourir une douzaine de kilomètres en 55 heures dans ces forêts hostiles.
En 1986, Lazarus Lake a l’idée d’organiser une course de l’extrême : parcourir une boucle de 32 kilomètres et 3 600 mètres de dénivelé en moins de douze heures, ceci cinq fois d’affilée ! Tout cela sans équipement électronique, simplement à l’aide d’une carte et une boussole. Le parcours ne comporte aucune balise et seulement deux points d’eau. Mix entre course d’orientation et ultra, la Barkley est définitivement une course à part.
Seul(e)s 40 traileur(se)s trié(e)s sur le volet ont le droit d’y participer chaque année. Depuis sa création, il n’y a eu que 20 finishers, mais cinq rien qu’en 2024. Résultat, Lazarus Lake a durci la course. En 2025, personne n’a réussi à parcourir plus de trois boucles !

Entre ses dimensions XXL, ses rendez-vous incontournables, ses courses mythiques, ses stars, on comprend pourquoi l’ultra-trail fascine le public et les coureur(se)s. Ce format exige des qualités physiques et de résilience mentale hors-normes. Il demande aussi une discipline extrême au quotidien.
L’investissement lors de la préparation, notamment en volume d’heures, représente une barrière à l’entrée pour beaucoup de traileur(se)s. Tout le monde n’est pas fait pour s’attaquer à l’ultra. On peut tout à fait s’épanouir dans sa pratique sans aller vers ces distances extrêmes. Cela n’empêche pas de s’émerveiller devant les performances des ultra-traileur(se)s.

Antoine
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